Santé & Beauté

Comment vivre une grossesse dans un désert médical ?

Si la France ne manque pas de médecins, certains territoires font face à un manque conséquent de professionnels de la santé. Ainsi, 23 % des femmes enceintes seraient éloignées d’une maternité. En plus des problématiques liées à la grossesse, celles des contraintes géographiques viennent s’y ajouter. On fait le point sur ces déserts médicaux.

Désert obstétrique et suivi de grossesse

Si le désert médical est un problème pour de nombreuses femmes, qu’elles soient enceintes ou non, il existe aussi la problématique du désert obstétrique. Aujourd’hui, 23 % des futures mères habiteraient à plus de 45 minutes d’une maternité selon un rapport du service statistique des ministères sociaux, la DREES. Cela représenterait donc 167 000 femmes, résidant dans des communes rurales et dont le nombre de sages-femmes est considéré comme sous-dense.

Or, cette pénurie n’est pas sans conséquences sur le suivi de grossesse, qui peut vite devenir problématique. Notez cependant que toute salariée enceinte a la possibilité et le droit de se rendre à ses examens médicaux obligatoires durant ses heures de travail.

DÉSERT OBSTÉTRIQUE ET COMPLICATIONS MÉDICALES

De ce problème du désert obstétrique peut survenir des complications d’ordre médical. Si les maternités doivent se situer au maximum à 45 minutes de chez soi, ce n’est pas pour rien. Au-delà, les risques de mortalité périnatale augmentent. Pour pallier en partie à ce problème, certaines communes mettent en place des cabinets de consultation une à deux fois par semaine, tandis que d’autres proposent des appartements de fonction aux professionnels de santé. L’objectif reste donc de permettre aux futures mamans d’avoir un suivi régulier de leur grossesse. Et si votre commune ne propose rien de ça, il reste possible de contacter le médecin de garde en cas de problème.

En France, on dénombre environ 13 000 communes sous-denses en matière de sages-femmes. Pourtant, ces dernières ont bien augmenté, à la différence des maternités. En dix ans, ces dernières ont diminué de 40 %, passant à moins de 500. De même, les soins post-accouchement restent très inégaux.

Quelles solutions quand on a besoin d’un médecin ?

Mais alors, quelles sont les solutions pour les femmes qui auraient besoin d’une consultation ? La première, et s’il n’y a rien d’urgent, reste de contacter l’assurance maladie. Il vous faudra alors signaler votre cas à un conciliateur qui vous aidera à trouver un médecin qui ne soit pas trop éloigné de chez vous.

L’autre possibilité est la téléconsultation. Cette pratique s’est largement développée depuis le début de la crise sanitaire et peut-être facilement utilisée. Le professionnel de la santé que vous aurez par visioconférence sera à même de vous conseiller si vous avez des doutes ou si vous avez besoin de faire un point dans votre suivi.

UN PROJET DE LOI POUR FACILITER LA VIE DES FEMMES ENCEINTES

Face au manque de maternité, de gynécologues et de médecins, le gouvernement a décidé d’inclure dans le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale une mesure destinée aux femmes enceintes. Le décret prévoit notamment la prise en charge du transport pour les futures mères dont le logement se situerait à plus de 45 minutes d’une maternité. L’objectif serait donc de garantir la qualité des prises en charge tout en prenant en compte les problématiques de distance.